Je vous aime, pourries, Délicieuses pourritures.J’aime vous aspirer hors de votre peau Toutes brunes et douces et de suave venue, Toutes morbides...
Sorbes, nèfles aux couronnes mortes. Je l’atteste, merveilleuses sont les sensations infernales, Orphique, délicat Dionysos d’en bas.
Un baiser, un spasme d’adieu, un orgasme momentané de rupture Puis seul, sur la route humide, jusqu’au prochain tournant, Et là, un nouveau partenaire, à nouveau se quitter... Une nouvelle ivresse de solitude parmi les feuilles périssantes glacées de gel. [1]
Date : 1975.
Lieu : Campus universitaire, Catamount, Massachusetts.
Une période difficile, sans enjeu, sans profonde motivation, pour les étudiantes de ce campus. John Kennedy est mort depuis une dizaine d’année, la guerre du Viêt-Nam s’est enfin achevée... Contre quoi et pour quelle cause, cette jeunesse peut se rassembler, se rebeller... L’âge d’or des revendications politiques est dépassé, leurs parents ont déjà vécu la libération sexuelle, que reste-t’il donc à cette jeunesse ?
Du Valium et des anti-dépresseurs...Un monde où les idées suicidaires sont omniprésents (le spectre des sœurs Lisbon reste en moi !)... Un monde où l’anorexie se vit naturellement...Un monde où un pyromane sévit à l’intérieur de ce campus...
Alors, lorsqu’un professeur de poésie, « charismatique », avec sa femme sculptrice (d’un art moderne plus que controversé) et « énigmatique » entrent en scène au milieu d’un groupe de 12 étudiantes... Avec des étudiantes qui ne semblent se passionner que pour l’intérêt et l’amour de ce professeur...Un professeur qui pousse ses étudiantes à se dévoiler en profondeur, le plus intimement possible...Un professeur qui demande à ses étudiantes de tenir un journal intime pour le lire à haute voix et qui jubile lorsque celui-ci rentre dans les détails les plus cruels et les plus sombres de l’intimité (psychologique et physique) de chacune... Une montée en puissance crescendo vers un univers dramatique où la cruauté des mots renforce la jalousie de chacune...
« Vous ne pouvez pas aller plus profond ? Allez plus profond. Frappez au point le plus faible. Cherchez la jugulaire. »
Chapître 01 : Reflets en eau trouble
Chapître 02 : Délicieuses Pourritures
Chapître 03 : Man Crazy
Chapître 04 : Johnny Blues
[1] D.H. Lawrence, « Nèfles et sorbes », dans Oiseaux, bêtes et fleurs.