Un coup d’oeil rapide sur une photo des deux bucherons de The Band of Horses, chemises à carreaux et cheveux longs, et un jugement vite expédié plus tard, nous voilà déjà passés à autre chose ?
Mais quand la musique n’est pas une chose, quand elle est bâtie sur du coeur, quel qu’il soit, quel que soit ce qu’il renferme dans ses entrailles, pourquoi ne pas prendre un peu de temps, faire une pause, s’arrêter et simplement profiter du paysage ?.
Un soir, je me promène donc dans les allées de ce magasin de disques qui a deux ou trois mérites. Celui de s’être installé dans ma petite ville qui jusque là envoyait ses boulimiques de musique dans la mégapole voisine, ou sur internet. Celui aussi, et ce n’est pas le moindre, de ne pas hésiter à diffuser ses coups de coeurs. Dès lors, on entre dans un lieu qui est un peu plus qu’un magasin ou qu’un supermarché, ceux là même qui vendent, devinez-quoi, choses et objets !
J’accroche sur cette musique. Le mélange de la voix puissante de Ben Bridwell, qui ondule et s’envole, soutenue par des guitares aériennes.
Bref, à défaut de bourins, ce sont plutôt des mustangs qui nous entraînent dans leur chevauchée. Savez-vous pourquoi ils courent ainsi ces chevaux sauvages ? Je crois que c’est juste parce qu’ils aiment çà. C’est leur nature de galoper. Cà leur prend parfois soudainement. Ils s’arrêtent, ils repartent, ils changent de direction. Juste courir. Se sentir bien, en accord avec ce que l’on est.
S’essoufler aussi...
Je me suis laissé entraîné dans cette chevauchée. Parce que si je n’étais pas si empoté, je suis sûr que c’est le genre de musique que j’aimerais faire. Simple, mais atmosphérique, créatrice d’espace et d’évasion. Capable de délivrer une émotion instantanée, comme sur "Funeral". Délicate ou dandinante, entre gaieté et tristesse, un peu comme la vraie vie.
Finalement, je profite du paysage. Tout à l’heure, je reprendrai ma route. Puis demain, même si j’ai changé de point de vue, je me souviendrai du paysage de la veille parce que je l’ai aimé.
-----> help band of horses
Prendre le temps...
Suite à ton excellentissime (j’en fais pas trop ? ) chronique sur ces « bourins », j’ai pris, pour une fois, le temps de suivre de bout en bout cet album, de m’y plonger les yeux fermés, d’ouvrir mon cœur et mon esprit à cette wild music. Je me suis surpris à aimer des premiers accords aux derniers et après 3 semaines d’écoute, cette voix et cette guitare ne m’ont toujours pas lassées. Bien au contraire...
Funeral, bien sûr... mais aussi l’envolée planante de Wicked Gil qui m’emporte si haut dans le ciel que la chute est encore plus rude.
Du rock « classieux » (par opposition à “bourrin”) qui sans être innovateur (mais peut-on encore innover dans ce domaine, Led Zeppelin ayant tout inventé ?), me procure de bonnes sensations. La chevauchée est peut-être terminée pour aujourd’hui, mais elle reprendra demain, et après-demain encore. Mustangs ou bourrins peu importe, je m’envole avec eux au milieu des licornes...
Rock’n’Roll is not Dead