Tetsuko Kuroyanagi Totto-Chan

12.09.2007 | Black
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Tokyo, début des années 1940.

Totto-Chan est une petite fille de 6 ans. Affectueuse, charmante, elle semble tellement « kawaï ». Pourtant, en classe, aux dires de ses professeurs, elle est tout l’inverse. Chahuteuse, bruyante, elle passe ses journées à la fenêtre de sa classe en interpellant les passants et les musiciens de rue, jusqu’au jour où elle se fit renvoyer de son école primaire.

L’univers japonais étant extrêmement conformiste, ce renvoi précoce sera vécu, pour ses parents comme une terrible honte, une véritable tragédie. En fait, à posteriori, cela va s’avérer être une formidable chance pour Totto-Chan, l’occasion de prendre un nouveau départ dans la vie, de se construire un vrai caractère et de trouver sa voie. Parce que la vraie héroïne de ce roman n’est pas cette petite fille tellement mignonne, tellement vivante (voir hyperactive, n’en déplaise à certains médecins psychologues) mais Tomoe, sa nouvelle école.

Tomoe est en fait un établissement scolaire pas tout à fait comme les autres. L’école hébergeant uniquement une cinquante d’enfants de tous milieux sociaux, parfois « hors normes » mais avec un gros cœur, se compose en fait de quelques wagons désaffectés et retransformés en salle de classe.

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Avec un directeur aussi sensible et intelligent que M. Kobayashi, ces (ses) enfants vont pouvoir s’épanouir à merveille dans ce nouvel environnement scolaire. Un lieu où toute activité, physique ou intellectuelle entraîne et provoque un apprentissage, même dans l’amusement et le divertissement. Un maître qui vous enseigne la botanique lors de promenades dans les parcs et jardins, qui vous apprend même des cours de cuisine ou qui vous donne le droit de ne plus avoir peur des fantômes... L’élève n’est pas ici pour suivre un enseignement dicté par des livres mais pour évoluer suivant son propre enseignement, ses propres capacités et aussi ses ambitions. En plus des matières théoriques dites « classiques » (du style mathématiques, physique, anglais,...), l’enfant développera au mieux ses aptitudes, sera maître de son destin, apprendra à connaître et à aimer les autres sans préjugés physiques, raciaux ou sociaux. Les règles ne sont pas dictées par une table des lois promulguée par une autorité « bienveillante » mais suivent uniquement le bon sens et le respect. A chacun son rythme, à chacun son éducation, à chacun son épanouissement personnelle !

Plus un livre sur la jeunesse nippone de ces années d’avant-guerre, ce roman vous trace un modèle d’éducation et de scolarisation idéale qui ne m’apparaît pas si utopique que cela, une éducation que chaque parent (en tout cas, j’en fait parti) souhaiterait (à mon grand regret au conditionnel) pouvoir offrir à sa progéniture pour leur plus grand bien, pour leur développement intellectuelle, pour leur confiance en soi, et tout simplement pour rentrer parfaitement dans la vie qui ne s’annoncera pas si aisée que cela, à l’aube de la guerre du Pacifique...

Avant de fonder son école, M. Sôsaku Kobayashi s’était rendu en Europe afin de voir comment l’on enseignait aux enfants à l’étranger. Il avait alors visité de nombreuses écoles primaires et s’était entretenu avec des éducateurs. Et un jour, à Paris, il avait fait la connaissance de Jacques-Dalcroze, aussi brillant pédagogue que compositeur. Celui-ci s’était longtemps demandé comment apprendre aux enfants à écouter et à ressentir la musique avec leur cœur plutôt qu’avec leurs oreilles, comment éveiller leur sensibilité afin qu’ils perçoivent la musique comme un tout vivant, en mouvement, et non comme une matière inerte, sans vie. Et finalement, l’idée lui était venue, en regardant des enfants sauter dans tous les sens, d’inventer une gymnastique fondée sur le rythme et à laquelle il donna le nom de « rythmique ».

Un roman pour les 7 à 117 ans, voir même au-delà et pour lequel j’ai découvert cette autre façon d’enseigner. M. Kobayashi n’est plus de ce monde. A-t-il des successeurs ? Certainement pas assez... Ainsi, pour rendre hommage à ce Grand Directeur, je ponctuerai ma chronique par la citation suivante destinée à son équipe d’enseignants :
« Ne transformez pas les enfants pour qu’ils entrent dans un moule. Laissez-les s’épanouir naturellement. Leurs rêves dépassent les limites de vos projets éducatifs. »

 
 

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