James Swain Le Sens de l’Arnaque

26.01.2008 | Black
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Des lumières à profusion, du clinquant à tous les étages, du mobilier kitch dans toutes les suites et de la moquette hideuse pour forcer le client à regarder droit devant... en direction des machines à sous et tables de jeux. Le monde de Las Vegas (Nevada) s’ouvre à moi, le royaume des casinos et autres lieux illuminés de débauche me tendent les bras bien grand ouverts.



The Strip with Traffic Trails, originally uploaded by Lisa Funk.

The Strip : une chaleur étouffante [1], voir suffocante, me prend de court lorsque je sors de ma limousine blanche pour pénétrer dans les salons climatisés des casinos. Cette première impression de sécheresse me fait sentir immédiatement que j’ai mis les pieds dans le désert du Nevada, et comme tout désert, un lieu vide de vie. Vide ? Enfin presque... Peut-on imaginer une telle folie humaine que de sortir du néant une ville de lumières et de strass ? Les hommes ont-ils perdu tout sens de la raison en créant un univers énergétiquement dévastateur pour la Planète au profit de quelques tables de craps, de poker ou de black-jack ?

(JPG)

Je laisse quelques instants mon militantisme écologique à 7,13 € pour illuminer de mille néons ce polar... Ici, pas de meurtre, pas de sang, pas de crime crapuleux, simplement une arnaque. On ne sait pas laquelle mais on ne doute pas un seul instant qu’elle va avoir lieu, ici dans le casino l’Acropolis de l’excentrique Nick Nicocropolis. Tony Valentine (rien à voir avec la peinture), ex-flic (faut bien au moins un flic dans un polar) et as du jeu et de l’arnaque en tout genre, a monté sa propre société de consulting en dénicheur d’arnaqueurs (les temps changent). Le beau gosse, George Nespresso Clooney [2], débarque sous les néons et la laideur criarde de ce casino, génération seventies. George Qui ? Connais pas... Non je ne suis pas dans un scénario hollywoodien du nouveau et dernier Ocean’s Fourteen... Lentilles de contact, moumoute fixée sur le sommet du crâne, il s’agit simplement de Frank Fontaine, illustre inconnu, qui a visiblement trop de chance au black-jack pour être honnête. Vent de panique à la direction d’où les services de Tony pour flairer l’arnaque...La belle et innocente Nola, croupière dans ce casino depuis presque 10 ans et élue à maintes reprises meilleure employée du mois, semble aussi dans le coup mais l’est-elle réellement ? Elle semble compromise mais sans preuve irréfutable, difficile de faire la lumière sur l’arnaque...

Son ravisseur passa de la musique à baiser. Guns n’Roses, Van Halen, Aerosmith. Les femmes y étaient des salopes bien chaudes, et les hommes des prédateurs qui se gargarisaient à la bière. Nola colla ses mains sur ses oreilles comme Steve Tyler, d’Aerosmith [3], l’implorait de « s’asseoir sur son trente centimètres ». Elle aurait voulu pleurer, mais sa conscience l’empêchait : C’est toi qui t’es mise toute seule dans cette situation. Tu as passé ton temps à tourner autour des hommes parce que tu croyais qu’ils étaient la réponse, que l’amour d’un type bien était ce dont tu avais besoin pour te libérer de la solitude dans laquelle tu as grandi. Tu ouvrais la porte chaque qu’ils appelaient. Nick a été le pire, mais est-ce que tu a s quitté Las Vegas après ta rupture avec lui ? Non, il a fallu que tu restes pour prouver que tu pouvais t’en sortir seule. Et comment est-ce que tu as fait ça ? En prenant un boulot dans son casino et en devenant son esclave. « Assieds-toi sur mon gros trente centimètres » a raison.



Las Vegas Pussycat Dolls, originally uploaded by Symbiosis.

Pas besoin d’être expert en black-jack pour sentir l’arnaque. Elle est là, sous mon nez, sauf que je n’arrive pas à la voir, ni à la démasquer avant la fin du livre. Un roman policier, sans meurtre et sans une goutte de sang (bon, il y a bien quelques saignements de nez et échanges de coups de poings dans le pif, mais la violence s’arrête là), cela vous change radicalement le monde du polar. Sans révolutionner le genre, cela donne une petite bouffée d’oxygène que de s’installer devant ces bandits manchots et découvrir un autre univers fait de strass, de paillettes, de jetons et de ravissantes croupières. Pour moi, cela ne sera certainement pas le plus grand des polars mais il a le mérite d’être original, d’avoir un nouveau décor, et de procurer quelques moments bien aboutis de suspens. On n’en demande peut-être pas plus pour ce genre de littérature... D’autant plus qu’on ne peut pas être pris à chaque lecture dans l’engrenage d’un inoubliable Shutter Island...

[1] le Soleil à son Zénith me surexcite ou l’incendie de l’hôtel-casino Monte Carlo ?

[2] What else

[3] Bien que bercé par le rock seventies, je ne saurai en dire la raison mais je n’ai jamais été attiré par la musique de Steve Tyler, préférant nettement sa fille dans Cookie’s Fortune de Robert Altman...

 
 

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