Jusqu’alors, l’expérience était décidément trop abstraite. Un vague souvenir comme un vieux cours d’un prof ennuyeux. Puis plus rien, sinon une certaine condescendance envers le genre, qui avec le recul, me fait presque honte.
Puis cet été, immersion sur le terrain. Plongée dans la mousse blanche, la tête à l’ombre des géraniums et des pergolas des biergarten. Les doigts serrés autour d’un bretzel géant, de ceux comme je n’imaginais même pas une possible existence.
Les rues sont désertes dans le quartier de Berg am Lam. Sans doute sont ils tous partis sur les rives ensoleillées de la méditerranée. Que faisons nous ici, à l’encontre de tous les flux migratoires classiques. Il fait presque froid. De l’autre côté de la rue, une belle façade avenante. Il fait faim, il fait décidément trop humide, la chaleur d’une taverne locale nous tend les bras. La dame qui nous accueille a parait-il un accent tout particulier. Pour moi çà ne fait de toutes façons aucune différence vue mon niveau en allemand, à peu près voisin de zéro. En tous cas, elle est souriante et répond à nos interrogations sur le Brauspitz en nous ramenant de la cuisine la pièce de viande qui nous questionne. Un visuel vaut mieux que des explications de toutes façons hasardeuses. Accompagnant donc ce typique plat local, accompagné de knodel, ma première weissbier.
Cette fois, le hasard nous conduit à l’écart de la foule d’un samedi midi. Accompagnant les traditionnelles wurtz, j’ai rencontré la dame blanche de la fameuse brasserie Paulaner. Je pense à Black, au café de la mairie...C’est bon.
Un peu rebutés par la force et la puissance aromatique de ses cousines belges. Franchement écœurés par les produits standardisés et dénués de tout gout d’une grande enseigne hollandaise. Mais charmés par une weissbier avenante et souriante...les dames comme les messieurs s’en accordent visiblement avec plaisir.
Son gout discret de baguette fraiche, comme le sera d’ailleurs sa température de dégustation.
Ses reflets dorés, coiffés par une épaisse mousse blanche et aérienne comme une neige très froide. Ses fines bulles qui remontent en ordre dispersé à la surface d’une ambre légèrement trouble, modelée par un verre haut et mince, taille mannequin à première vue, mais dont une main toute germanique pourra se saisir avec force et fermeté.
Sans prétention ni sophistication, c’est l’incarnation de la bière plaisir. Tout en rondeur et en douceur, elle vous prend par la main et ne vous lâche plus. Reste à trouver la recette du bretzel géant. Avis à la population.
« La chose la plus commune, dès qu’on nous la cache, devient un délice. » - Oscar Wilde -
Qu’il est beau ce verre
Il pourrait paraître tout simple, pourtant il met en valeur et de façon magistrale la Paulaner...
Un chapeau de mousse, et une superbe couleur magnifiée par ces rayons d’un soleil encore estival. Le charme discret en somme...
Une requête : dans six mois, trois ans ou une décennie, lors de notre prochaine dégustation commune, est-ce que je pourrais avoir le verre Paulaner ?
Si vous vous y mettez tous les deux ...
A la vôtre
Blue a tout appris à Black sur l’art de déguster une bière, sur l’art de la choisir, de la regarder, de l’écouter...
Au début, Black ne pensait que Pelforth Brune et George Killian’s Rousse. Mais, et Blue va certainement en rougir, parce qu’après sa rencontre, ce fut la grande découverte : la Gueuze, la Kriek, la bière à la fraise, la bière à la banane, la bière à la mirabelle, la bière à la...