En rentrant chez elle du Cercle des arts, Lily voyait la lune dans le ciel crépusculaire. Des nuages légers comme de la fumée passaient devant sa face blanche, sous laquelle elle apercevait la silhouette du silo à grains dominant les maisons basses de la ville. Son vélo tressauta sur les rails du chemin de fer et puis, en passant le pont, elle respira l’odeur de la rivière : poisson, rouille et algues. Elle tourna dans Division Street, leva les yeux vers la fenêtre d’Édouard Shapiro et constata qu’elle était éclairée ; une bouffée d’espoir l’envahit.
Webster, Minnesota. 1825 habitants dont une ravissante nana de 19 ans Lily Dahl, autant dire qu’il n’existe aucun secret au sein de cette communauté aux accents ploucs. Tout acte est soumis à commérages et est irrémédiablement propagé aux quatre coins du patelin. C’est pourtant dans cette « ville » que Lily Dahl découvre la vie, ses premiers amours et ses premiers drames.
Serveuse à l’Idéal-Café, elle traverse la vie et la ville avec l’innocence de sa jeunesse, œufs brouillés pour le pequeneau à la table 4, pain grillé pour les sales bouseux de la table 13, saucisses pour l’idiot du village assis dans le fond de la salle, et café noir pour le plouc à bretelles du comptoir. Elle connaît les habitudes de chacun. C’est ça la vie dans un bled de campagne...
Alors, le jour où un étrange étranger, artiste peintre juif new-yorkais, s’installe à l’hôtel de Webster, sa chambre en face de celle de Lily... La vie de Lily Dahl va s’en trouver perturbé ; un amour naîtra mais aussi des phénomènes insolites et inexpliqués surviendront. Mystères, hallucinations, lumières vaporeuses, des manifestations surnaturelles que Lily semble attirer à elle. Lily Dahl, une brillante fille, une Marilyn Monroe en brune, doit-elle poursuivre sa vie dans un tel environnement ou s’exiler vers la civilisation ?
Convaincu qu’à moitié par ce roman, j’attendais peut-être plus de Siri Hustvedt pour qui j’avais entendu beaucoup de bien de « Tout ce que j’aimais » (notamment par mon mentor, un Chasseur de dahu invétéré mais vertébré, cérébral amateur de céréales). Je ne peux juger l’auteur sur ce seul livre, donc je me vois forcé et contraint de continuer à la découvrir. D’ailleurs, est-ce que mon avis compte ? Est-ce que je suis lu ? Peu importe...Est-ce que vous l’avez lu ? Vous devriez et peut-être seriez-vous plus envoûter que moi par Lily Dahl...
Qu’avez-vous pensé de « L’envoûtement de Lily Dahl », de « Yonder », de « Tout ce que j’aimais », de « Élégie pour un américain »... ? Votre avis m’intéresse ! Je vous écoute, surprenez-moi, apprenez-moi, je ne demande qu’à être séduit par Lily Dahl ou Siri Hustvedt. Est-ce que je préfère New York au Minnesota ?