Stupeur et Tremblements, un roman correspondant à un petit bijou de bouffonnerie et de burlesque. Je ne vous ferai pas l’affront de vous narrer l’histoire, d’autant plus que le film tiré du livre y reste très fidèle avec une superbe interprétation de Sylvie Testud.
Pour faire court, donc en une phrase, la scène se passe dans les grands buildings de Tokyo et retrace l’ascension professionnelle d’une « gaijin » de Dieu à Dame pipi, un métier noble, pas considéré à sa juste valeur dans notre société occidentale.
C’est magnifiquement drôle, mais aussi terriblement absurde et féroce. Un pan de la société japonaise nous ait montré vu de l’intérieur. La hiérarchie de la société japonaise est le 1er devoir à respecter et honorer. Toute l’entreprise est organisée autour de cette hiérarchie. Il existe donc, bel et bien, des « castes » sociales dans lesquelles l’employé s’engouffre et n’en sort pas, jamais (il ne doit surtout pas en sortir ; sa voie est guidée par son supérieur et ne doit pas en dévier).
Une culture ancestrale qui, en ces temps modernes, continuent de persister, suivant les préceptes du code d’honneur des samouraïs : une dévotion entière et unilatérale envers son maître, son supérieur hiérarchique.
Ainsi ce petit roman, largement autobiographique, nous fait entrer de plein pied dans l’intimité d’une grande société japonaise. Un nouveau classique à lire absolument pour entrapercevoir le comportement actuel de la société japonaise, et tenter de comprendre la déviance actuelle de cette société.
D’autres chroniques sur les romans d’Amélie Nothomb :
Cosmétique De L’Ennemi
Hygiène De L’Assassin
Stupeur Et Tremblements
Bonjour et bienvenue, je suis français, j’ai plus de 2*15 ans et j’ai honte parce que je ne sais pas ce que veut dire "fonction de l’incipit"... Je risque bien d’être recaler à mon examen de français
Mais qu’à cela ne tienne, je vais m’exercer pour mon examen de belge : tirage de la pression, analyse de la couleur de la mousse, dégustation organoleptique d’une Regal Christmas (période de Noël oblige), versement d’une Duvel ultra-moussante (sans faux col), récitation par coeur de tous les trappistes (la meilleure étant bien sûr, sans hésitation possible, la Rochefort 10), exploration du mythe de la Zottegemse Grand Cru... Je suis bien meilleur dans ce domaine qu’en analyse de français
Je viens de lire (en fait relire) avec grand plaisir ce court roman. J’ai été frappé par son humour que rien n’arrête, pas même les plus humiliantes des situations auxquelles sera confrontée Amélie San...
Cet humour souligne avec encore plus d’efficacité les traits d’une société japonaise dévolue au travail et à l’obéissance. Au final, l’auteur parvient je crois à nous faire sentir combien cette société japonaise est différente de la notre, pleine de contradictions, et chargée d’un passé pesant.
Je n’oublierai pas non plus cette description terrible du supérieur qui prend son pied en humiliant la belle et froide Mori Fubuki. Ni ces quelques pages où Amélie San nous dresse un tableau consternant de l’éducation de la femme japonaise.