Pour commencer, on se lève à six heures demain...
A midi, on mangera de l’udon ?
On verra le cratère du mont Aso...
Tout en faisant attention à ne pas se laisser emporter et à ne pas se retrouver au fond du cratère...
Face aux phénomènes vitaux de la nature la plus sublime, il faudra faire accéder notre esprit au grandiose et transcender les soucis de ce bas monde.
Mais si tu transcendes trop, tu ne supporteras plus le monde après coup et finalement ce n’en sera plus que pénible. Là-dessus, mettons qu’on ne transcendera que juste ce qu’il faudra. Je ne crois pas que mes jambes me permettent de transcender des masses.
Petite Nature !
Cela pourrait démarrer comme la première chronique de Black ‘n Blue en randonnée. Blue, le maître, Black le disciple indiscipliné. Blue en a gravit des montagnes et atteindre les hauteurs du mont Aso, même en pleine activité volcanique, ne lui fait guère peur. L’intimité avec les sommets le transforme à chaque ascension solitaire de ces espaces vierges. La seule montagne que Black gravit fut, un jour de juillet, un certain Mont Fuji. Pour la difficulté, il repassera, pour l’intimité également. Ce jour-là, il aurait bien aimé avoir en poche ce petit livre de Natsumé Sôseki : « Le 210e Jour ».
Le 210e jour, par définition, tombe en plein mois de typhon. Les conditions climatiques sont des plus extrêmes pour ces deux randonneurs, amateurs et prétentieux : pluie, vent, fumée et cendres. Mais ces deux compères, Kei et Roku, causent plus qu’ils n’avancent. Un long dialogue incessant où les sujets de conversation passent du coq à l’âne anime leur cheminement vers les hauteurs. Tantôt graves, tantôt futiles ou excentriques, ce tête-à-tête n’est que trop rarement constructif et ne sert peut-être qu’à masquer l’angoisse des uns sur leur vie, sur la société, sur la condition humaine... Ces choses dont on se souvient...
Car d’escalade et de hauteur, il n’en est que trop rarement question. Savoir quoi manger à la prochaine étape apparaît comme le sujet primordial des préoccupations de ces messieurs. Le udon n’est-il pas destiné au bas peuple ? Ne va-t-il pas me rester sur l’estomac, nuisant à la progression verticale. Et le soba ? Des œufs à la coque, certes, mais point trop cuits, point trop crus. Entre le bouddhisme et le shintoïsme, une troisième philosophie se voit aborder : le tofûïsme ! Tout un programme gastronomique... Mais, tandis qu’ils s’approchent de ce qui pourrait être un cratère béant et en ébullition, les deux associés de cette déraisonnable aventure avancent, et de façon inconsidérée, à travers les herbes folles, sans cesser de blablater. Seraient-ils inconscients, prétentieux ou absurdes ? Leur présence m’apparaît comme ridicule et pitoyable au beau milieu de cette belle furie dévastatrice qu’est la nature sauvage. Toujours est-il que la démarche de ces pauvres randonneurs est sujette à sourire et dédramatise leur chevauchée héroïque. Il faut avoir une sacrée dose d’humour et d’abnégation pour arriver au but fixé.
Et ce discours sans discontinuité, verbiage illimité, me donne soif. J’ose à peine proposer une Ebisu à mon compagnon d’infortune, pour étancher cette sensation, car il est bien connu que l’Ebisu n’est point une bière.
Alors, êtes-vous prêt pour le Mont Aso ?
Pour les amateurs de peinture et estampes japonaises, la couverture de l’édition Rivages est la représentation d’une œuvre de Kaii Higashiyama : « Rayonnement », peintre contemporain, fidèle ami de Kawabata, mort en 1999.
Je ne peux donc terminer cette chronique sans prendre le temps d’exposer quelques unes de ses œuvres...
Pour commencer, on se lève à six heures demain...
Je ne crois pas non ... Merci pour cette belle galerie, j’aime Kaii Higashiyama et tu m’en fais découvrir que je ne connaissais pas, j’aime beaucoup les arbres et leurs reflets :
Vent d’automne colore les feuilles Est-ce lui qui a posé sur ma tête Le premier cheveu blanc.
Bon dimanche à toi !
j’aime Kaii Higashiyama et tu m’en fais découvrir que je ne connaissais pas
Il y a certains incontournables, mais j’ai essayé de chercher également quelques toiles plus rares, pour satisfaire tous les appétits des amateurs de soba.
J’en profite pour préciser que les haïkus qui servent d’illustrations aux peintures sont bien évidemment de Sôseki (mais tout le monde l’aura deviné).
J’ai une légère préférence pour les toiles avec la neige (images 3 et 5). Je trouve toujours très épatant de dessiner et peindre des flocons de neige...
Et la photo 13/16 me procure quelques frissons : cette forêt me semble si profonde et ténébreuse que je pressens quelques spectres venus la hanter ; toutes les âmes en peine, perdues et oubliées, se rejoignent dans cette si mystérieuse contrée grise...
Un peu moins de bruit sur le blog siouplait, je lis l’article et vais voir les photos !
L’article : Natural Mystic me pose problème, d’abord envoyée sur une pub pour les femmes qui veulent gagner de l’argent, ce qui n’est pas mon cas ! puis sur :
Je m’en tape moi, j’ai aucune compréhension, je veux lire cet article peinarde, tranquillos, alors aux petits schtroumpfs qui réparent, faites le sans bruit, je lis et pis j’écoute ça.Attention : un problème technique (serveur MySQL) empêche l’accès à cette partie du site. Merci de votre compréhension.
No disturb please.
Je ne vois que deux explications :
1 - Premièrement, tu as tenté de fumer la « Natural Mystic » et réfléchi au fameux et fumeux problème technique : comment garder l’allumette allumée quand celle-ci se rapproche du verre plein.
2 - Deuxièmement, tu as tenter de boire la « Ebisu » et tu as halluciné : comment boire cette bière qui est tout sauf de la bière.
3 - Troisièmement, si tu n’es plus sous substances psychotropes ou alcoolisées, tu te souviendras que dès le début, j’ai dit qu’il n’y avait pas de troisièmement...