Il y a deux façons de respirer et de s’imprégner de l’odeur fanée « Des Putes pour Gloria ». La première consiste à avoir un sentiment de rejet et de dégoût devant un tel tas d’immondices, sales et puantes exclues d’une société bon marché qui déambulent en tortillant du cul sur des trottoirs remplis de merde et de gerbe. Et puis, il y a la seconde méthode qui consiste à ressentir l’âme de ces âmes perdues, à découvrir leurs rêveries sentimentales dans l’un des quartiers les plus sordides de San Francisco, le Tenderloin...
« Peggy releva sa robe au-dessus de la taille et s’agenouilla à même le sol crasseux en relevant ses fesses la fente toute saillante comme si seuls ses poils gluants et emmêlés l’empêchaient de jaillir entre ses cuisses ; cette motte puante ressemblait vraiment à une araignée noire cramponnée là et prête à bondir, les jambes de Peggy étaient couvertes d’ovales noirs et de furoncles, il y avait dessus des croûtes aussi satisfaisantes au toucher que des petits renflements sur un gode ou des moisissures sur une feuille de fougère, Peggy dressa son cul bien haut pour que Jimmy puisse la pénétrer... »
Et puis au final quoiqu’on ressente après la lecture de ces quelques lignes ou quelques pages, il y a l’émerveillement et l’émotion d’un auteur envers ces tapineuses vieillissantes : William T. Vollmann. Un grand auteur à découvrir sur le forum.