Est-ce que je dois faire une chronique sur ce roman “autobiographique” ? La question me trotte dans la tête depuis la denière page lue. En fait je sens que je vais mettre plus de temps à tenter de concocter un petit texte sur le sujet que de lire le roman (en fait il s’agit plus d’une nouvelle, un allée-retour en métro et les héros s’étaient déjà trouvés, aimés, déchirés et perdus - fin de l’histoire).
Et puis je me suis dis : « vas-y lances-toi ! »
Tout d’abord, cette “nouvelle” est qualifiée d’érotique. On suit une passion dévorante entre deux personnages, les scènes sont crues, parlent de sexe sans détour. L’histoire n’est concentrée que sur ce sujet. Cependant, le sexe est souvent au centre des romans dans la literrature japonaise. L’acte sexuel peut être très imagé comme dans la douceur d’un Yasunari Kawabata, mais aussi très visuel comme dans la violence d’un Ryu Murakami. Sur « Amère volupté », vous l’aurez compris, Eimi Yamada nous fait découvrir une passion physique débordante, à la limite de la violence : du sexe, de la passion, du sexe, de l’amour, du sexe et autour drogues et alcool.
Ce roman a parait-il choqué une partie des lecteurs japonais (je ne l’ai pas inventé, c’est l’éditeur français qui le mentionne sur la couverture). Donc, à vrai dire, c’est la principale raison qui m’a poussé à lire cette nouvelle et donc écrire une petite chronique. Mais d’où vient ce choc ? Voilà la vraie question. Est-ce de voir s’étaler, aux yeux de tous les lecteurs, les actes sexuels de ces deux protagonistes (d’autant que le livre est mentionné comme autobiographique) ? Ou bien est-ce la nature même des deux personnages principaux ? Une japonaise, seule, légèrement paumée, "chanteuse" dans un cabaret et un G.I. américain, noir, drogué et déserteur de surcroît...
A vous de juger...
Amère Volupté ne me laissera certainement pas un souvenir intarissable mais il fait partie de façon indéniable d’une littérature japonaise (donc a parfaitement sa place dans une rubrique "Découverte du Japon" autour de quelques livres).
Comme une musique de Chet Baker...