Des doutes à la montée... Va-t-il faire beau ? (La vallée de la Maurienne ne s’était pas encore débarrassée de son couvercle nuageux). Y’aura-t-il de la neige ? (St Sorlin à 1600 mètres était aussi sec qu’en été...mais nous sommes quand même à mi mai) La route de la Croix de Fer sera-t-elle ouverte ? (Jusqu’au col, mais on ne le saura que l’après-midi)
Puis nous nous sommes garés. Après presque deux heures de route. Enfin, on va pouvoir se dégourdir les jambes. Avant tout, je profite du paysage.
Les aiguilles d’Arves seront de la partie toute la journée. Elles sont tellement photogéniques. Le matin, elles seront un peu à contre jour. Mais à mesure que la journée avancera, nous aurons l’occasion de les admirer sous des lumières différentes.
Mon autre sujet préféré du jour : mon GPL préféré, qui on le verra, va se mettre au diesel aujourd’hui. On regrettera bien sûr l’absence de son célèbre bonnet (on le rappelle, tricoté par sa maman, avec une doublure en polaire, s’il vous plaît !). Mais on notera avec bonheur les jolies bretelles qui soutiennent avec grâce et élégance sa salopette.
C’est parti. Quelques centaines de mètres à pieds et nous chaussons les skis. L’ambiance est grandiose. Le panorama s’ouvre à nous avec le glacier de Saint Sorlin en ligne de mire. La station de ski a déposé les armes pour cette saison. Je me prends à rêver...et si on rendait à la montagne son aspect originel.
La montée est tranquille, même s’il fait déjà bien chaud. Certains tirent la langue. A moins qu’ils n’aient le soufle coupé par le paysage ?
Le col Nord des Lacs, qui domine le refuge de l’Etendard et le lac Bramant sera notre premier but de la journée. Reste que devant notre grand courage, ce sera en définitive le seul but de la journée. Préférant à la raideur des pentes qui mènent au glacier de Saint Sorlin le confort d’une terrasse (vide) du refuge de l’Etendard, ou GPL, en homme de savoir-vivre, ne manquera pas de nous payer la bière qu’il a pris soin de placer au fond du sac. En attendant que la neige fonde un peu (la descente sur le refuge ayant été marquée par nos jolis numéros d’équilibriste dans une neige croûtée), nous ferons un peu de farniente. Et dire que pendant ce temps, mon article sur Keith Jarret n’avance pas...
Après une pause appréciée, nous remontons en direction de la crête pour continuer la boucle jusqu’au col de la Croix de Fer. Enfin, du grand ski nous attend !!! Un peu court au goût de GPL, et un peu humide à mon goût, mais nous ne résistons pas au plaisir de nous retourner pour regarder une dernière fois nos traces dans la pente.
Un dernier regard sur le massif de Belledonne, et ses belles Aiguilles d’Argentière avant de regagner le col de la Croix de Fer par une traversée un peu pénible dans un dévers raide et encore bien enneigé. Enfin, par une dernière descente sur une mince couche de neige, nous rejoignons notre point de départ. L’eau semble sortir de partout. Quelques anémones ont trouvé refuge entre deux ruisseaux.
Bien au-delà du simple plaisir d’une rando en montagne, quelle joie de laisser ses yeux courir de montagne en montagne, et s’emplir des couleurs du printemps en pleine éclosion. Un magnifique contraste avec les hauts sommets alentours encore couverts de neige.