Y-a-t-il une gradation dans la beauté, et comment la traduire ? Y-a-t-il une gradation dans l’amour que l’on porte ?
Je me suis tant et tant enflammé pour l’une ou l’autre, d’une oeuvre ou d’une vie, mais au final que restera-t-il ? Voilà bien une question qui paraît intéressante.
Jeff Buckley est mort, mais son album « Grace », restera dans mon coeur et dans mon âme pour toujours. Comme une oeuvre forte, unique, d’une beauté bouleversante, d’une humanité infiniment fragile. Il restera non pas parce que l’on peut lui donner une note, de beauté, de plaisir, de je ne sais quoi d’autre. Rien d’objectif une fois encore.
Rien d’objectif, mais d’une évidence lumineuse pourtant !
Mystérieux, magique, plus fort que la mort, l’amour ?
Ensorcelante comme seule la musique peut l’être, lorsqu’elle nous fait vibrer parfois. Disséminée dans le corps, la sensation naît dans la tête et dans l’estomac, dans une harmonie troublante, qui nous emporte dans une danse intérieure hors de toute norme.
Jeff Buckley avait-il signé un pacte avec le diable ?
Sa voix, unique, précieux joyau couvrant 5 octaves. Se mélange à sa musique, sa guitare, juste, ciselée, précise, étonnante. Se mettent au service l’une de l’autre, l’énergie naît, la grâce, le sâcré.
Mais que dit cet homme ? Qu’il est homme, qu’il souffre, comme un homme. Son art le délivrait-il, le transcendait-il ?
« Love, let me sleep tonight on you couch And remember the smell of the fabric Of your simple city dressOh... that was so real
We walked around til the moon got full like a plate The wind blew an invocation and i fell asleep at the gate And I never stepped on the cracks ’cause i thought i’d hurt my mother And I couldn’t awake from the nightmare that sucked me in and pulled me under Pulled me under
Oh... that was so real
I love you, but i’m afraid to love you I love you, but i’m afraid to love you »
“Jeff Buckley - So Real”
Son oeuvre en écoute sur http://www.jeffbuckley.com...
« ... Sometimes a man gets carried away, When he feels like he should be having his fun And much too blind to see the damage he’s done Sometimes a man must awake to find that really, he has no-one... »“Jeff Buckley - Dream Brother”
-----> mar
Coup de gueule :
Hallelujah Hallelujah Hallelujah Hallelujah...
L’artiste, disparu trop tôt, n’y est pour rien. Mais sa maison de disque est encore parmi nous, malheureusement...Jeff Buckley semble plus prolifique depuis sa mort que de son vivant. Compilations, Lives... Plus d’albums posthumes que de son vivant. Mais, rien d’anormal... Les lois de l’offre et de la demande, le marché et l’industrie du disque, the show must go on...
Mais quand on a affaire à un artiste de ce talent, à une voix à la personnalité aussi puissante et fragile, il aurait été préférable d’organiser cette post-production avec un talent aussi similaire. Sorti de mon disquaire (je devrais dire de mon marchand de disques), c’est avec impatience que je tente de rentrer chez moi dans les embouteillages du métro pour écouter ma dernière acquisition le Live à L’Olympia ! Une scène « mythique... »
Et là, quel ne fut pas mon état de choc en écoutant ce type toujours émouvant ? Cela aurait pu être merveilleux, touchant, magique, malheureusement, le son est pourri, indigne de l’artiste, indigne d’un CD vendu plus de 15€ [depuis, avec le temps, le prix a baissé]. Un souffle qui n’a rien de divin, ni de diabolique, reste omniprésent... Comment est-ce possible de vendre un tel son, à notre époque ?
Depuis, j’ai fait l’acquisition d’un autre bootleg. L’émotion y est juste, intense. Le son est parfait. Le concert toujours émouvant. Les tripes totalement remuées. Fini l’Olympia pour moi, je suis passé à cet autre live ! entre deux « Grace »...
And every breath we drew was Hallelujah
Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia ...
PS : je vends un album « live à l’olympia », état quasi neuf, presque jamais écouté, des textes sublimes, des mélodies envoutantes, une émotion à l’état pur avec un son pourri. Si vous êtes intéressé(e), vous avez mon mail...
Mais je continue à penser que ce « Live à l’Olympia » n’aurait rien à faire dans sa discographie officielle. Certes, le CD est bô, une belle pochette cartonnée, de belles photos de Jeff en papier glacé.
Une belle offrande à mettre sur son autel personnel en souvenir de ce Jeff, mais à ne pas mettre sur sa platine disque... Ce qui me semble dommage pour un chanteur et un musicien de talent...
Mais ce n’est qu’un avis personnel...
Bien je ne pense pas prendre ton album ! Mais Mister Black lequel me conseillez-vous ?
J’écoute, je découvre... c’est ... indescriptible pour le moment.
Merci !
Coup de cœur :
Hallelujah Hallelujah Hallelujah Hallelujah...
Que dire de plus... Cet hymne à la tristesse me semble emprise d’un souffle divin. A moins qu’il soit issu d’une obscure célébration de pacte avec le diable.
Well, maybe there’s a God above But all I’ve ever learned from love Was how to shoot somebody who outdrew ya It’s not a cry that you hear at night It’s not somebody who’s seen the light It’s a cold and it’s a broken Hallelujah
De mon cœur, une émotion brute naît à chaque écoute. Émerveillé... Je sens un souffle sur moi... Et cela me bouleverse profondément pendant des heures jusqu’à oublier cette douloureuse plainte...
Alléluia, Alléluia, Alléluia, Alléluia ...
Cette chanson est une reprise (réussie je crois) de Leonard Cohen (un grand poëte).
Toujours est-il que pour moi, il y a un ’avant’ et un ’après’ Jeff Buckley. Après une telle expérience (en ce qui me concerne, elle a réclamé plus de dix ans, mais il n’est jamais trop tard), je ressors un peu différent. Peu de disques ont provoqué un tel effet...
La version de leonard Cohen, plus courte, me semble moins intense, moins émouvante. Je pense que Jeff Buckley a réussi à sublimer cette reprise. Mais peut-être que le répertoire de Cohen m’est moins familier. A découvrir, donc...
Il me semble aussi que John Cale (je ne sais plus si c’est avec ou sans le Velvet Underground) a également repris ce titre, avec un "certain" succès. Dès que je l’aurais découvert, je vous ferai part si l’émotion est la même et si les frissons sont toujours présents.
à suivre...
Hallelujah Hallelujah Hallelujah Hallelujah...