Ca commence par une berçeuse. On s’endort et le rêve peut commencer. Un rêve contrasté, tantôt onirique, tantôt perturbé voire cauchemardesque. Comme une nuit aux sueurs froides, puis chaudes, où l’agitation succède au calme, avant que l’on ne se réveille (enfin) dans une mare d’émotions transitoires.

Noisy, grosses guitares et rythmique engagée, harmonie, voix douce ou gutturale, changements de rythmes, jusqu’à parfois destructurer le morceau.

« ...Everybody knows that you’re insane... »

Une vraie surprise. Une atmosphère, un monde que ce disque. En fait deux mondes.

Le premier, jusqu’à "I never came", qui nous entraîne dans une gigue endiablée, animée par un gros son, mais aussi par quelques ritournelles au parfum tubesque. J’ai même des réminiscences de Deep Purple qui me viennent, celui de la grande époque, enfin ma grande époque, antérieure à 1970.

"Someone’s in the wolf" marque l’entrée dans le second : l’univers se noircit, prend une tournure névrotique. Où suis-je ? La traversée est éprouvante mais enrichissante.

Enfin, la nuit se termine sur des notes de nouveau plus douces. On se réveille bouleversé, ne sachant trop comment résumer le voyage tant il fut animé et chargé d’images.

Récemment, au fil de mes recherches complémentaires sur le net, je me suis rendu compte qu’ils étaient rangés dans les métalleux et qu’il seraient fondateurs ou représentants émérites du "stoner rock".

Voilà encore bien une limite aux classifications en tous genres. Un jour, je ferai l’exercice de collecter tous les "styles" de musique "rock". La liste est sûrement longue, et inutile, sauf pour rire un peu. Avant de faire des références, je me remémore toujours le fait que Led Zep est souvent décrit comme le premier groupe de ’hard rock’ de l’histoire. (Sûrement que çà pourrait ressembler à ACDC ou Kiss alors ???)

Trève de plaisanterie. Cet album est à mon sens un indispensable de ma discothèque. Depuis, au hasard d’une balade dans les bacs à promo, j’ai mis la main sur leur album précédent : "Songs for the Deaf" C’est un autre exercice, qui fera sûrement fuire les réfractaires au gros son. Personnellement, j’aime moins. Mais il faut reconnaître que ce groupe a matière à surprendre et à se renouveler, ce qui n’est pas la moindre des qualités dans le monde musical un peu normalisé et monotone qu’on peut connaître si on ne prend pas le temps de regarder un peu autour de soi.